The Blade de Tsui Hark dans l'histoire du wu xia pian
Si l'on peut raisonnablement qualifier Tsui Hark, ainsi que le fait Olivier Assayas, de " personnage-clé de tout ce qui s'est produit dans le cinéma de Hong Kong depuis quinze ans " [1], ce n'est pas seulement parce qu'il est à l'origine, comme réalisateur - Zu : Warriors from the Magic Mountain (Zu, les guerriers de la montagne magique, 1983), la série Once Upon a Time in China (Il était une fois en Chine, six épisodes depuis 1991) - ou comme producteur par le biais de la Film Workshop - A Better Tomorrow (Le Syndicat du crime, 1986) et The Killer (1989) de John Woo, la trilogie A Chinese Ghost Story (Histoires de fantômes chinois, 1987-1991) de Ching Siu-tung -, de plusieurs films majeurs à travers lesquels il est possible de lire tout un pan de l'histoire du cinéma de l'ancienne colonie britannique ; c'est surtout parce que son uvre est animée par le projet, aussi ambitieux que problématique à l'heure où beaucoup à Hong Kong (à l'instar de John Woo, son " frère ennemi ") regardent en direction de l'Occident et d'Hollywood, de redonner vie aux grandes figures et aux genres traditionnels de la culture chinoise, de prendre en charge l'héritage du cinéma hongkongais classique. Ainsi,
quatre ans après avoir ressuscité le
personnage de Wong Fei-hung [2]
avec le premier volet d'Once Upon a Time in China,
Tsui Hark signe avec The Blade (1995) le
remake d'un des films les plus célèbres
de Chang Cheh, The One Armed Swordsman (1967), dont
Chang Cheh lui-même avait déjà
tourné en 1971 une nouvelle version, fort logiquement
intitulée The New One Armed Swordsman (La
Rage du Tigre) - le succès du premier opus avait
également amené le réalisateur à
en signer en 1969 une suite, Return of the One Armed
Swordsman, film à la tonalité plus
feuilletonesque, assez éloignée de celle
(volontiers tragique) des deux autres volets de la
série, et qui à ce titre ne fait pas
réellement partie des ascendants esthétiques
de The Blade. Le film de Tsui Hark et ceux de Chang
Cheh appartiennent au genre du wu xia pian
[3],
communément appelé en français film de
sabre ou de chevalerie chinoise (les anglo-saxons parlent
quant à eux de swordplay film). Il est d'usage
de dire du wu xia pian qu'il est l'équivalent
chinois du film de cape et d'épée occidental.
L'analogie n'est pas fausse - on peut effectivement
brièvement définir le wu xia pian comme
un film historique dont les protagonistes,
épéistes et sabreurs d'ordinaire virtuoses,
obéissent peu ou prou à un code de l'honneur
chevaleresque - mais quelque peu restrictive ; si l'on veut
absolument comparer le wu xia pian à un genre
occidental, c'est bien plutôt au western - auquel il
s'apparente par son importance dans l'imaginaire national,
sa pérennité et certaines similitudes dans les
composantes essentielles [4]
- qu'il devrait l'être. Le wu xia pian est en
fait l'un des genres essentiels de la production
hongkongaise, l'une des deux formes du cinéma d'arts
martiaux (l'autre étant bien sûr le
kung-fu, plus connu en Occident grâce aux films
interprétés par Bruce Lee ou Jackie Chan).
C'est un genre ancien, puisque les premiers wu xia
pian, s'appuyant sur une tradition littéraire
millénaire de récits de chevalerie, sont
tournés dans les studios de Shanghai au cours des
années vingt - les historiens considèrent
généralement The Nameless Hero, qui
date de 1926, comme le premier wu xia pian
authentique. Le genre devient après-guerre une
spécificité de la production hongkongaise, les
autorités communistes de la Chine continentale le
tenant pour une forme culturelle rétrograde. Le wu
xia pian connaît son véritable âge
d'or, aussi bien commercial qu'artistique, durant les
années soixante, essentiellement grâce aux
films produits par la compagnie Shaw Brothers et
réalisés par les deux plus grands auteurs, les
deux figures emblématiques du genre, Chang Cheh et
King Hu (qui ne tarde pas à prendre son
indépendance et à partir tourner ses films
à Taiwan). Au début des années
soixante-dix, le genre est détrôné au
box-office par les films de kung-fu - The Big
Boss, le film de Lo Wei qui fait de Bruce Lee une
immense star, sort en 1971. |
Tsui
Hark est d'ailleurs parfaitement conscient de cette
évolution, comme son film l'atteste. Il n'ignore pas
qu'au début des années soixante, les
producteurs hongkongais, désireux de renouveler les
formules du wu xia pian, étudièrent de
près les films japonais de chambara
[6], et leur "
empruntèrent " nombre d'éléments
formels et scénaristiques. The One Armed
Swordsman est à ce titre assez exemplaire,
puisqu'il ne fait aucun doute que son personnage de sabreur
manchot est directement inspiré de Zatoichi, le
masseur et épéiste aveugle, héros d'une
série de vingt-six films initiée en 1962 par
le réalisateur Kenji Misumi - la firme qui
distribuait à l'époque les Zatoichi
dans la colonie britannique n'était d'ailleurs autre
que la Shaw Brothers elle-même. The Blade se
fait l'écho de ce lien originel entre le
chambara et le nouveau wu xia pian des
années soixante par le biais des quelques
références au cinéma de genre japonais
que Tsui Hark glisse dans son film, comme autant d'indices
à l'intention du spectateur cinéphile : ainsi,
la scène d'affrontement où un personnage, le
sabre à la main, repousse ses adversaires alors qu'il
porte, harnaché sur son dos, son fils qui n'est
encore qu'un nourrisson, renvoie manifestement à une
autre série de chambara dont Kenji Misumi
signa plusieurs épisodes, la série Baby
Cart (1972-1975), dont le protagoniste, Itto Ogami,
bourreau déchu devenu tueur à gages, arpente
le Japon en compagnie de son très jeune fils, sous
l'il inexpressif duquel il exécute ses
multiples ennemis. Au cours du combat final de The
Blade, Tsui Hark se réfère plus
explicitement encore à un film de Seijun Suzuki,
La Vie d'un tatoué (1965), qui n'est certes
pas un authentique chambara - il s'agit en fait d'un
yakuza-eiga, un film de gangsters, qui
présente toutefois la particularité de se
dérouler durant les années vingt - mais se
conclut par une séquence de duel d'anthologie
où le revolver cède le pas au sabre
traditionnel : le plan du film de Tsui Hark au cours duquel
le vêtement du héros se fend pour
révéler la blessure longitudinale que son
adversaire lui a infligée au dos, est une citation
quasi littérale de l'un des derniers plans de la
scène de l'affrontement final dans l'uvre de
Suzuki. Au
premier abord, le scénario du film de Tsui Hark
paraît pourtant relativement fidèle à
celui du long métrage initial de Chang Cheh.
L'intrigue de The Blade peut effectivement être
brièvement résumée de la façon
suivante : deux jeunes hommes, Ding On et Tête
d'Acier, travaillent dans une fabrique d'épées
; tous deux sont aimés de Siu Ling, la fille du
maître de la fabrique ; Ding On est en fait un
orphelin qui a été recueilli, très
jeune, par le maître ; il apprend un soir que son
père a été tué par Fei Lung, le
chef d'une bande de brigands, lors d'un combat au cours
duquel la lame de son sabre a été
brisée en deux ; Ding On s'empare du sabre que le
maître conservait comme une relique et quitte la
fabrique, décidé à venger la mort de
son père ; partie à sa recherche, Siu Ling
tombe entre les mains d'un groupe de bandits ; Ding On la
sauve mais perd un bras dans la lutte, avant de glisser au
fond d'un ravin ; tandis que Siu Ling et Tête d'Acier
essaient de le retrouver, il est recueilli et soigné
par un jeune paysan orphelin ; grâce à un
manuel d'escrime trouvé dans la maison de celui-ci,
Ding On met au point une nouvelle technique de combat
à une seule main en se servant du sabre de son
père, ce qui lui permet finalement de vaincre Fei
Lung en duel. Le film de Tsui Hark présente en fait
trois changements d'importance vis-à-vis du
scénario de The One Armed Swordsman : dans ce
dernier, le héros, Fang Kang, n'est pas
élevé dans une fabrique de sabres, mais dans
une école d'arts martiaux ; il n'est pas
mutilé par des bandits, mais par la fille du
maître de l'école, Pei, amoureuse de lui mais
ne pouvant supporter qu'il la repousse au nom de son
désir de vengeance ; enfin, il n'est pas recueilli
par un orphelin, mais par une jeune femme
orpheline, dont il finira par s'éprendre. Pour
autant, l'on aurait tort de voir dans The Blade l'un
de ces wu xia pian modernes qui peignent la
décadence ou l'agonie de l'univers et des valeurs
chevaleresques. Car, de même qu'il y eut,
essentiellement (mais pas uniquement) à partir des
années soixante, des westerns " crépusculaires
" - comme ceux de Sam Peckinpah, Ride the High
Country (Coups de feu dans la Sierra, 1962) ou
The Wild Bunch (La Horde sauvage, 1969) -
s'attachant à décrire la mort de l'Ouest et le
vieillissement de ses figures emblématiques, sont
apparus depuis une vingtaine d'années plusieurs wu
xia pian que l'on pourrait également qualifier de
" crépusculaires ", comme par exemple Last Hurrah
for Chivalry (La Dernière Chevalerie,
1979) de John Woo et What Price Survival
(Frères d'armes, 1994) de Daniel Lee. Le film
de John Woo, dont le titre est emblématique de ce
courant crépusculaire du genre, montre un univers
gagné par la corruption, la trahison et la
manipulation, dans lequel l'attachement des protagonistes
à un certain nombre de valeurs désuètes
(respect de la parole donnée, fidélité
aveugle envers l'ami considéré comme un
frère
) les fait apparaître comme des
personnages anachroniques, ultimes représentants d'un
héroïsme voué à disparaître
- thématique mélancolique que l'on retrouve
dans nombre de films ultérieurs de John Woo,
notamment ceux produits par la Film Workshop comme A
Better Tomorrow et The Killer. Le long
métrage de Daniel Lee présente quant à
lui la particularité d'être un remake -
très libre, il est vrai - de The One Armed
Swordsman [11]
: en situant l'action de son film dans les années
vingt, le réalisateur confronte les
éléments caractéristiques du wu xia
pian (le duel au sabre, la rivalité entre deux
écoles d'arts martiaux
) aux signes d'une
certaine modernité technique (trains à vapeur,
tourne-disques), et met lui aussi en valeur l'anachronisme
des personnages et de leur mode de vie ; les protagonistes
apparaissent d'ailleurs d'autant plus comme des figures
d'une autre époque qu'ils sont incarnés par
des acteurs emblématiques du wu xia pian des
années soixante-dix, comme David Chiang,
l'interprète de Lei Li dans The New One Armed
Swordsman, Tsui Siu-kong et Damian Lau, stars
vieillissantes qui suscitent la nostalgie du spectateur
cinéphile. Pour
mettre en scène un tel chaos, il faut une
écriture cinématographique qui puisse
elle-même apparaître comme chaotique, une "
chaos-graphie " pour reprendre la belle expression de
Sébastien Clerget : " À la
légèreté et à la fluidité
des travellings de Once Upon a Time in China, Tsui
Hark opposera la brutalité des caméras
tremblées de The Blade [
].
Là où dans Once Upon a Time
, le
montage met en valeur, par tous les moyens possibles, la
beauté de l'exécution des hautes voltiges de
Jet Lee, il semble travailler dans The Blade à
détruire l'idée même de
chorégraphie pour ne plus conserver du combat (et de
la reconstitution historique) que sa violence. Ici, la
virtuosité est avant tout d'ordre formel et
iconographique : virtuosité du tremblement, de la
coupe, de la "chaos-graphie". " [12]
Si Tsui Hark rompt effectivement dans The Blade avec
la recherche de la fluidité qui semblait être
le grand enjeu esthétique de la série Once
Upon a Time in China mais aussi de The Lovers,
tourné seulement un an auparavant, il ne le fait que
pour retrouver et prolonger certains partis pris
stylistiques de Chang Cheh lui-même. L'un des traits
saillants des mises en scène de l'auteur de The
One Armed Swordsman était ainsi l'usage abondant
qu'il faisait du zoom - dont l'emploi n'était pas
chez lui une simple facilité, mais participait d'un
authentique projet : en ayant recours à des zooms
souvent rapides, qui venaient brutalement cadrer le regard
d'un personnage en très gros plan ou
dévoilaient tout aussi vivement la multitude
d'adversaires encerclant le protagoniste, Chang Cheh allait
à l'encontre de l'ambition " calligraphique "
(jugée esthétisante par ses
détracteurs) d'un King Hu. Alors que ce dernier,
à l'instar des réalisateurs japonais de
chambara qui lui servaient de modèles, faisait
du choix méticuleux du cadrage de chacun de ses plans
l'un des éléments prépondérants
de sa mise en scène, Chang Cheh s'efforçait au
contraire de mettre en valeur l'instabilité du cadre,
tout plan pouvant subir une profonde transformation par le
simple effet d'un zoom soudain. Cette
volonté de mettre en danger la perception du
spectateur est également perceptible lors des
scènes de combats, découpées en plans
très brefs dont la durée moyenne
n'excède pas les 2 à 3 secondes. Tsui Hark
s'inscrit là dans un mouvement général
de raccourcissement des plans et
d'accélération du rythme qui, pour être
particulièrement sensible dans le domaine du
cinéma d'action (récits d'arts martiaux ainsi
que films criminels), n'en affecte pas moins l'ensemble de
la production hongkongaise depuis une trentaine
d'années - au point que le montage court puisse
aujourd'hui apparaître comme la norme rythmique du
cinéma de l'ancienne colonie britannique. David
Bordwell fait à ce sujet une comparaison
significative entre la scène de l'affrontement final
de Fist of Fury (La Fureur de vaincre, 1972)
de Lo Wei, composée de plans d'une durée
moyenne de 2,7 secondes, et la séquence
équivalente du remake tourné en 1994
par Gordon Chan, Fist of Legend,
découpée en plans dont la durée moyenne
n'est plus que d'une seconde et demie
[14]. Le fondateur
de la Film Workshop fut lui-même l'un des principaux
acteurs de cette accélération du rythme des
films hongkongais, en tant que réalisateur (les
quatre premières minutes de Zu : Warriors from the
Magic Mountain ne comportent ainsi pas moins de 80
plans) aussi bien qu'en tant que producteur (le montage de
certaines uvres de Ching Siu-tung ou de Raymond Lee
ayant pu être qualifié d'" épileptique
"). Aux
yeux de certains, Tsui Hark aurait eu l'intention avec
The Blade de clore la période de renouveau du
wu xia pian qu'il avait lui-même
inaugurée cinq ans auparavant avec Swordsman,
voire de mettre un point final à l'histoire du film
de sabre en proposant une sorte d'" exacerbation
extrême de ses traits caractéristiques ",
pour reprendre les mots de Jean-François Rauger
à propos des derniers grands chambara. Il est
permis de trouver ce jugement discutable, et de penser que
le cinéaste cherchait sans doute au contraire
à renouveler un genre menacé de
sclérose par la servile reproduction d'histoires et
de procédés éculés, quitte pour
cela à faire table rase de ces derniers. Quant au
fait que les quelques uvres qui s'efforcent
laborieusement depuis 1995 de ressusciter le wu xia
pian non seulement ne se réfèrent pas
à The Blade, mais semblent le tenir pour nul
et non avenu, il serait plutôt à porter au
crédit du film de Tsui Hark, comme une preuve a
contrario du caractère radical des propositions
esthétiques qu'il formulait : ainsi, Crouching
Tiger, Hidden Dragon (Tigre et Dragon), film
américain par sa production (Columbia), taiwanais par
son réalisateur (Ang Lee), hongkongais par ses
interprètes (Chow Yun-fat, Michelle Yeoh) et son
directeur des combats (Yuen Woo-ping), est-il une entreprise
néo-classique qui fait fi de pratiquement vingt ans
d'évolution du wu xia pian, comme si le genre
en était resté au Raining in the
Mountain (1979) de King Hu et que des films tels que
The Blade et Ashes of Time n'avaient jamais
existé. Seule la méconnaissance du public
occidental en matière de film de sabre lui fait
prendre pour une uvre novatrice ce qui n'est qu'un
recyclage plus ou moins habile de formules depuis longtemps
éprouvées (" l'audace " consistant à
faire de ses personnages féminins des princesses
guerrières, les chorégraphies aériennes
au cours desquelles les combattants défient les lois
de la pesanteur). Révélé par une
série de films sur des jeunes membres des triades
(Young and Dangerous, 1996-1998), Andrew Lau s'est
quant à lui efforcé avec The
Stormriders (1998) de donner un second souffle au wu
xia pian en recourant à des effets
spéciaux numériques - démarche qui ne
fait après tout qu'actualiser celle de Tsui Hark
lorsqu'il réalisait en 1983 Zu : Warriors from the
Magic Mountain. Malheureusement, faute de
posséder le sens plastique aigu de l'auteur de The
Lovers, Andrew Lau se borne le plus souvent à
reproduire l'esthétique brouillonne des "
cinématiques " des jeux vidéo ; film confus et
dénué d'invention, The Stormriders ne
semble pas pouvoir marquer, malgré son grand
succès commercial, une véritable renaissance
du film de sabre. Jean-Etienne PIERI
---------------------------------------- 1 " De Hong-Kong à la Chine ", entretien avec Charles Tesson et Olivier Joyard, Cahiers du cinéma, hors-série " Made in China ", avril 1999, p. 7. 2 Authentique maître en arts martiaux qui vécut dans la région de Canton à la fin du dix-neuvième siècle et inspira, de 1949 à 1970, une série longue d'environ quatre-vingt longs métrages, tous interprétés par le même acteur, Kwan Tak-hin. 3 Les récits de chevalerie sont eux-mêmes des romans de wu xia. " Wu veut dire martial, xia chevalier ; dans l'expression wu xia pian, formée plus tard, pian veut dire film. " (Bérénice Reynaud, Nouvelles Chines, Nouveaux cinémas, Cahiers du cinéma, 1999, p. 136) 4 La scène du duel est ainsi un " passage obligé " dans la forme classique de chacun de ces deux genres. 5 Et coréalise, à en croire Maggie Cheung, qui joue dedans : " Tsui Hark est crédité seulement comme producteur, mais il était omniprésent et a dirigé la plupart des scènes personnellement. Il fait très souvent cela, prétend qu'il va seulement produire un film mais ne peut s'empêcher finalement d'intervenir sur tout " (" Cette impression répétée de naître au cinéma ", entretien avec Jean-Marc Lalanne, Cahiers du cinéma, n° 553, janvier 2001, p. 49). 6 " Chambara : terme populaire pour désigner le " ken-geki " (théâtre du sabre), théâtre ou pièce comportant des duels au sabre. Par la suite, chambara désigne tout le genre du " film-sabre ", très populaire au temps du muet, mais aussi après guerre. " (Max Tessier, Le Cinéma japonais, une introduction, Nathan, 1997, p. 106) 7 Jean-François Rauger, Cahiers du cinéma, hors-série " 100 films pour une vidéothèque ", décembre 1993, p. 25. 8 On trouve par exemple un de ces symboles au cours d'un passage très connu de The New One Armed Swordsman, dans lequel Lei Li se promène avec Feng et Pa Chiao, donnant son bras à son ami, tandis que la jeune femme doit se contenter de serrer sa manche vide. 9 Au début des années soixante-dix, John Woo a été l'assistant sur plusieurs films de Chang Cheh ; l'auteur de The Killer n'a jamais caché sa dette envers ce dernier, qu'il tient pour l'un de ses maîtres. 10 David Bordwell, Planet Hong Kong : Popular Cinema and the Art of Entertainment, Cambridge & Londres, Harvard University Press, 2000, p. 266. 11 Il est certain que Tsui Hark a vu et apprécié What Price Survival, puisqu'il a par la suite confié à Daniel Lee la réalisation d'un épisode de sa série télé sur Wong Fei-hung et la mise en scène du film Black Mask (1996). 12 Sébastien Clerget, " Figures de style ", Admiranda/Restricted, n° 11-12, 1996, p. 196. 13 Jean-Marc Lalanne, " The Lovers and The Blade ", Cahiers du cinéma, n° 512, avril 1997, p. 39. 14 D. Bordwell, op. cit., p. 163. 15 D'où l'intérêt de Nicole Brenez, promotrice d'une analyse figurative soucieuse de toutes les formes d'expérimentations cinématographiques, pour The Blade ; dans le duel entre Ding On et Fei Lung, elle salue une scène au cours de laquelle " enfin la défiguration devient euphorique " (De la figure en général et du corps en particulier, l'invention figurative au cinéma, Bruxelles et Paris, De Boeck, 1998, p.190). 16 " La force est un concept mental ", entretien avec Daniel Lee par David Martinez, HK Orient Extrême Cinéma, n° 9, décembre 1998, p. 69. |